La chronique hebdo : la stratégie, grande oubliée du Top Management ?

par | Déc 13, 2021

Le macroenvironnement est turbulent. Avec l’incertitude viennent des menaces, mais aussi des opportunités. Mais comment s’adapter à cette dynamique sans pensée stratégique ? Le paysage Sales et Marketing B2B brille par ses outils, ses bonnes pratiques et ses innovations technologiques, mais il botte en touche sur le volet stratégique au sens noble du terme.

Bien souvent, le syndrome de « la tête dans le guidon » ne laisse à la pensée stratégique qu’une checklist à cocher, une vieille analyse SWOT oubliée dans les archives et éventuellement quelques réunions grandiloquentes sans réelle consistance. La stratégie, grande oubliée du Top Management ? Décryptage dans la chronique hebdo.

« La stratégie ? Je la pense cruciale pour le succès de mon entreprise, mais je n’ai pas de temps à lui accorder »

La pensée stratégique est un soft-skill qui caractérise les décideurs « champions ». Elle leur permet de toujours garder en tête « The Big Picture », y compris dans les petites décisions opérationnelles du quotidien. Par la force du temps et de l’effet domino, le cumul des petites « bonnes » décisions rapproche chaque jour l’entreprise de ses grands objectifs. Selon une étude publiée par la Harvard Business Review, l’écrasante majorité des leaders (97 %) estiment que la pensée stratégique est le comportement de leadership le plus important pour le succès de l’entreprise.

Ce constat est à mettre en perspective avec une autre conclusion. Dans l’étude « The Strategic Thinking Manifesto », 96 % des leaders disent manquer de temps pour la pensée stratégique, citant les réunions et les emails (126 par jour en moyenne) comme principaux obstacles. Les décideurs ne peuvent-ils vraiment pas dégager du temps pour ce qu’ils estiment être un impératif au succès de leurs entreprises ?

Il n’y a que deux explications possibles… et aucune n’est flatteuse : soit les leaders sondés versent dans la langue de bois et exagèrent l’importance perçue de la pensée stratégique, soit ils sont sincèrement persuadés de son importance et font preuve d’un sérieux manque de compétence sur la partie de la gestion du temps. Quoi qu’il en soit, les causes qui nourrissent ce paradoxe puisent à la fois dans le professionnel, le culturel et même le psychologique.

 

 

Stéréotype : quand le fait d’être débordé devient un signe de réussite professionnelle et sociale

C’est bien connu, le décideur lambda ne compte par ses heures. Tout comme le champion de la pensée stratégique. Mais il y a une différence : le premier évolue exclusivement au bureau, là où le second s’autorise une petite promenade, un footing ou toute autre mini-activité en plein air pour « réfléchir ». C’est en tout cas le postulat d’une étude publiée par la Stanford University.

Seulement voilà : le monde de l’entreprise a lui aussi ses stéréotypes. Le côté « sous l’eau au bureau » est un signe de statut social. « Le milieu corporate ne voit pas d’un bon œil le fait de sortir s’aérer l’esprit pour penser stratégique. Il préfère le présentiel et le ‘face time’ », peut-on lire dans le rapport de l’étude. Face à cette pression, les décideurs ne sont pas prêts à renoncer à l’avantage social et culturel que leur confère le fait d’être (ou de paraître) occupé au bureau, la tête dans le guidon opérationnel.

Trois conseils pour accorder à la pensée stratégique le temps qu’elle mérite

Comment donc outrepasser ces limitations sociales et culturelles pour consacrer à la pensée stratégique le temps qu’elle mérite ? La Harvard Business Review livre trois conseils :

  • Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la pensée stratégique ne nécessite pas un temps considérable. Il ne s’agit pas de prendre un congé sabbatique ou d’aller en retraite yoga. Comme l’explique l’expert de la productivité David Allen, « on n’a pas forcément besoin de temps pour trouver la bonne idée… on a en revanche besoin d’espace, notamment psychique». Et pour trouver cet espace psychique, il ne faut pas hésiter à changer de décor, même pendant quelques minutes.
  • Disséquer sa journée type pour constater les aberrances et le gaspillage. Peut-être certaines tâches peuvent-elles être combinées, différées, déléguées ? Si vous gagnez une heure ou deux par semaine, vous avez ce qu’il vous faut pour sortir de l’agitation du quotidien, prendre de la hauteur et entrer dans un mood plus stratégique.
  • Maintenant que vous êtes conscient que le lien « sous l’eau = réussite sociale et professionnelle » n’est qu’un stéréotype, vous pouvez vous en affranchir. En réalité, c’est la liberté de prendre du recul et de s’extraire de l’opérationnel pendant un instant pour prendre de la hauteur qui représente le vrai marqueur de réussite. Comme l’explique Derek Sivers, serial entrepreneur et auteur à succès, « le fait d’être occupé est plutôt le signe que vous êtes dépendant de l’emploi du temps de quelqu’un d’autre». A la semaine prochaine !

 

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